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Sur le papier, ce quatrième opus des aventures de Harry Potter avait de quoi faire peur. Mike Newell (et surtout Steve Kloves, le scénariste) ont eu en effet la tâche peu enviable de condenser les sept-cent pages et quelque du roman en deux petites heures et demie de projection, générique inclus. Problème: autant il était facile de résumer les précédents romans à une seule idée forte portée par un chapelet de scènes annexes (la découverte du monde des sorciers dans le premier, un Whodunit dans le second, le passé des personnages dans le troisième…), autant tout ce qui fait le sel de la version papier de Harry Potter et la coupe de feu tient essentiellement à ses multiples péripéties plus qu’en la résolution de l’intrigue en elle-même – qui ferait presque office de cerise sur un gâteau particulièrement savoureux. Le quatrième livre est en effet, et de loin, le volume le plus épique et le plus riche en rebondissements de la série (en attendant le septième). Comment donc condenser et supprimer des scènes qui, non contentes de nous acheminer cahin-caha vers la résolution de l’intrigue, participaient pour beaucoup au plaisir que l’on pouvait éprouver à suivre cette quatrième année à Poudlard ?

Le nouveau film Harry Potter

Contre toute attente, le résultat est finalement très digeste (à ne pas confondre avec Digest). Certes, un nombre considérable de scènes et de péripéties qui faisaient tout le charme du livre disparaissent du film (ces omissions feront d’ailleurs l’objet d’un dossier dans les prochains jours), mais bon an mal an, ce qu’il en reste fait plus que tenir la route: le film parvient à capturer l’ambiance foisonnante, héroïque et quasi-crépusculaire du livre. Les scènes consacrées aux tâches en elles-mêmes sont ainsi très réussies (surtout l’épreuve sous-marine, visuellement sublime), tout comme la longue scène du Bal de Noël, sur laquelle les aptitudes de Mike Newell pour la comédie de mœurs fonctionnent à plein.

Il serait cependant faux de prétendre que le film est une réussite sur toute la ligne, tout comme on ne peut soutenir que le script ne soufre pas de quelques problèmes de cohérence et de fluidité dus à son extrême concision. Certains raccourcis narratifs ont ainsi du mal à passer, comme lors de la coupe du monde de Quidditch dont le montage se montre pour le moins, disons; elliptique, ou encore sur le devenir de personnages qui seront importants par la suite mais voient leur sort pas ou peu évoqué à la fin du film. Certaines incrustations et éléments en 3D laissent également à désirer, même s’ils ont le bon goût de n’être pas trop représentatifs. Impossible aussi de passer sous silence la prestation tout simplement désastreuse de Michael Gambon en Dumbledore. C’est simple : il passe complètement à côté du personnage. Le directeur de Poudlard, si placide et fin dans les romans et les deux premiers films, passe ici son temps à donner de la voix, avoir l’air dépassé par les évènements, et même rudoyer physiquement Harry Potter!! Une hérésie, quand on sait qu’il lui suffit de hausser légèrement la voix pour être intimidant dans les romans. Et une raison de plus de regretter la disparition de Richard Harris. Mais ces écueils ne pèsent somme toute pas lourd face au retour très réussi de Lord Voldemort, au combat de Harry contre le Magyar à pointes, et aux mille et uns détails qui font encore de Harry Potter une franchise, à tous points de vue, magique.

Deuxième changement de réalisateur de la saga ! Après les dégâts provoqués par Alfonson Cuaron, Mike Newell était attendu au tournant. Il s’en sort bien mieux que son prédécesseur

Synopsis :
A quelques jours de la rentrée à Poudlard, Harry Potter et ses amis assistent à la Coupe du Monde Quidditch. D’étranges évènements vont venir troubler l’évènement et annoncer une année très sombre pour le monde de la magie et une année scolaire ponctuée par le tournoi des trois sorciers…

Le film Harry Potter et la Coupe de Feu

Il amorce à merveille le changement d’ambiance de la saga. Les temps deviennent sombres et elle suit le mouvement. La Coupe de Feu est clairement un tournant dans l’histoire : la magie féerique et amusante laisse place à un aspect bien plus noir du monde des sorciers. Même si quelques petits changements ont été effectués par rapport au livre, il n’entache en rien cette adaptation. Au contraire, Mike Newell réalise un des meilleurs films de la saga. Il allie parfaitement l’émotion et la noirceur caractéristique de ce quatrième tome. Le casting s’enrichie et anciens comme nouveaux donnent une vraie force au film.

Le changement majeur au niveau du casting concerne le personnage de Dumbledore. En effet, Richard Harris étant décédé, il est remplacé par Michael Gambon. Le changement passerait presque inaperçu tant le maquillage et le costume joue beaucoup pour le rôle. Il reprend avec brio et sans le trahir, un personnage haut en couleur. Robert Pattinson fait ses premiers pas à l’écran et fait déjà preuve d’un grand charisme. Brendan Gleeson se glisse dans la peau de Maugrey Fol’Oeil avec une justesse incroyable. Il est vraiment brillant et retransmet le personnage comme on peut se l’imaginer en lisant le livre. Les trois acteurs principaux quittent définitivement le monde de l’enfance et leur personnage plonge doucement vers le monde adulte. Emma Watson reste toujours un cran au-dessus de Rupert Grint et Daniel Radcliffe. Son jeu est bien plus intense et recherché.

Il est cependant regrettable que certains éléments soient si peu développés, comme une certaine évasion d’Azkaban et le mystère autour de Barty Croupton. Ces éléments n’étaient certes pas essentiel à l’histoire, mais auraient mérité d’être abordés et auraient permis une fin un peu moins rapide. Le film est une fois de plus porté par un score magnifique. Cette fois-ci, Patrick Doyle prend les rennes des partitions musicales : un régal ! Les effets visuels sont magnifiques, notamment les textures des dragons et des sirènes. Les décors ne sont pas en reste avec, entres autres, un labyrinthe sombre et angoissant, ainsi qu’un stade de quidditch hors norme et un cimetière tant redouté. Harry Potter et la Coupe de Feu remplit largement son contrat : adapter tout en gardant l’esprit du livre, les scènes clés et rendre un film époustouflant et épique. Ce quatrième volet est un des meilleurs, voir le meilleur film de la saga Harry Potter !

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